Briquoler - Guilhem Roubichou - Le Box


BRIQUOLER

La porte métallique du Box se lève. Orange sur gris, poussière sur béton, Guilhem Roubichou présente L’ odeur noire des idées roses avec deux installations : Expressions roses et Les tas.

Brique toulousaine en poussière, morceaux de bitume, réseau d’eau, d’électricité, nous voilà arrivé sur un étrange chantier de BTP. Ce qu’on associe habituellement à la construction, des outils, des usages et des matériaux, Guilhem Roubichou en déséquilibre le statut, en attaque l’intégrité et rend omniprésent ce qui était dérisoire.
Pour Le Box à Toulouse, Guilhem utilise la célèbre brique toulousaine avec Expressions roses. Travaillée à la disqueuse, la brique devient poussière, elle recouvre entièrement de orange le sol de béton et dessine sur les murs de fragiles graffitis, des traces qui par leur couleur rappellent aussi l’art rupestre. Usuellement la brique est un support mais ici les rôles s’inversent.
Sur le sol orangé repose Les Tas. Trois tas de bitumes brisés, en morceaux, et chauffés par un système électrique de fortune. Sur eux tombe à intervalle régulier une pluie artificielle issue d’un bidon bleu installé dans l’espace. Grâce à l’évaporation, Les Tas embaume le lieu et déclenche chez nous, par le factice, le bricolé, à la fois des souvenirs et des projections dans une ambiance post-apocalyptique.
On pense alors à ces paysages naturels redessinés par aplats de bitumes dans lesquels la pluie a l’odeur du goudron, depuis l’intérieur même d’un bunker.

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Vue d'exposition, L'odeur noire des idées roses, Guilhem Roubichou, Le Box ©